Dakar, 10 avril 2025 – La crise politique s’intensifie à l’Assemblée nationale. Les députés de l’opposition, réunis en conférence de presse ce mercredi, ont dévoilé une stratégie offensive contre la loi interprétative adoptée le 2 avril dernier, qualifiée de “grave dérive démocratique”.
Les groupes parlementaires Takku Wallu Sénégal et non-alignés ont annoncé leur décision de saisir le Conseil constitutionnel, tout en maintenant leur menace de boycott des questions au gouvernement. “Nous sommes face à un tournant institutionnel inquiétant”, a déclaré la députée Aïssata Tall Sall, pointant du doigt ce qu’elle considère comme “une soumission inacceptable du législatif à l’exécutif”.
La séance de questions d’actualité prévue ce jeudi avec le Premier ministre a été reportée suite au décès du Khalife général des Layènes. Mais l’opposition maintient sa position de fermeté. “Ce report ne change rien au fond du problème”, a insisté Abdou Mbow, député de Takku Wallu, annonçant le maintien du boycott comme “seul moyen de réveiller les consciences”.
Dans une déclaration mesurée mais ferme, Aïssata Tall Sall a précisé les contours de cette contestation : “Notre mouvement est une alerte, pas une abdication. Nous resterons à notre poste pour le travail législatif et le contrôle gouvernemental, mais nous refusons de participer à des mascarades institutionnelles.”
Cette escalade verbale intervient dans un contexte politique déjà tendu, alors que les députés de l’opposition appellent la population à “une vigilance accrue face aux risques de dérives autoritaires”. Les prochains jours s’annoncent décisifs, avec l’examen imminent du recours devant le Conseil constitutionnel et la possible reprogrammation de la séance avec le chef du gouvernement.
Observateurs et acteurs politiques s’interrogent désormais sur l’impact de cette crise parlementaire sur la stabilité institutionnelle du pays, à quelques mois d’échéances électorales cruciales pour l’avenir démocratique du Sénégal.
Urban Media Group
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