SENEGAL – ÉCONOMIE : Le Pari de l’Industrialisation – Un Budget 600% Supérieur Face au Défi de la Dette

Dakar, le 12 novembre 2025, le gouvernement du Sénégal a mis ses actes en conformité avec ses paroles. En annonçant une enveloppe budgétaire pour le secteur de l’Industrie et du Commerce qui bondit de plus de 600% pour atteindre 356 milliards de F CFA en 2026, l’exécutif signale que le “Projet Sénégal Souverain” n’est pas un slogan, mais une politique économique concrète visant la transformation structurelle du pays.

Ce financement massif vise à surmonter les deux faiblesses historiques de l’économie sénégalaise : la faible industrialisation et la dépendance chronique aux importations. Le plan d’action impliquerait de moderniser les zones industrielles existantes, d’établir des parcs technologiques, et surtout, de fournir un soutien technique et financier aux PME désireuses d’intégrer les chaînes de valeur régionales, propulsant le label “Made in Sénégal”.

Analyse : L’Équilibre Tenu entre l’Investissement et la Viabilité de la Dette

L’investissement est une nécessité, mais il soulève inévitablement la question de son financement. Urban Media rappelle que l’ambition économique survient dans un contexte de forte pression financière. Récemment, le Fonds Monétaire International (FMI) a tiré la sonnette d’alarme sur la gestion de la dette publique, insistant sur le besoin de transparence concernant les “dettes cachées” des entreprises publiques.

L’analyse économique de pointe un paradoxe : pour devenir souverain, le Sénégal doit investir massivement, ce qui pourrait temporairement creuser le déficit budgétaire ou augmenter l’endettement. Le défi du gouvernement est de garantir que les 356 milliards F CFA soient des “dépenses productives” c’est-à-dire des investissements qui génèrent suffisamment de croissance et de recettes fiscales futures pour rendre la dette soutenable.

La réussite de ce pari dépendra de la qualité de la gouvernance, de la lutte contre la corruption dans l’exécution de ces grands projets et de la capacité à attirer des investissements directs étrangers (IDE) qui complèteront l’effort budgétaire national. Ce budget est un acte de foi dans l’avenir, mais il nécessite une gestion rigoureuse pour éviter l’écueil du surendettement improductif.

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