l’IA générative augmente les développeurs informatiques

[Les pépites françaises de l’IA générative 5/5] Tout le monde, ou presque, a entendu parler d’intelligence artificielle générative. ChatGPT, mis au point par l’américain OpenAI, est sans doute l’agent conversationnel le plus connu. Mais la France a aussi quelques atouts à faire valoir avec un écosystème émergeant. L’Usine Nouvelle en fait les portraits. Aujourd’hui, Poolside s’attaque au code informatique.

La plus française des start-up américaines. Fondée en mai 2023 par l’Américain Jason Warne et le Néerlandais Eiso Kant, Poolside a rapatrié son siège social en France début juillet. Le pedigree des deux fondateurs de Poolside attire. Jason Warne est l’ancien directeur technique de la plateforme GitHub et Eiso Kant a la création de plusieurs entreprises à son actif (Athenian, Tyba et Sourced). Avec Poolside, ils se concentrent sur la création d’une intelligence artificielle (IA) générative spécialiste du code informatique.

Développer une appli sans coder

L’objectif final est la démocratisation du développement logiciel avec une solution générant les lignes de code pour développer une application à partir d’une simple requête en langage naturel. Une personne sans compétence dans le code pourrait alors développer ses propres applications ou logiciels via l’interface de Poolside. Parvenir à mettre au point cette solution va prendre du temps.

Dans un premier temps, la start-up entend donc proposer des outils pour assister les développeurs dans leur travail quotidien, pour optimiser le code ou détecter des erreurs. Elle explique entraîner un LLM (grand modèle de langage) orienté vers le développement logiciel en lui permettant de s’améliorer en accomplissant des millions de tâches dans des dizaines de milliers de projets logiciels.

Des États-Unis à la France

Fin août, la jeune pousse a levé 100 millions de dollars, comme le rapporte Sifted. Un tour de table mené par Xavier Niel et le fonds américain Felicis et auquel ont aussi participé Rodolphe Saadé (patron du transporteur CMA-CGM), Motier Ventures ou encore Bpifrance. Cet apport s’ajoute aux 26 millions de dollars collectés trois mois auparavant. Au même moment, la pépite a décidé de s’installer à Paris.

Au-delà de la finalité, Poolside se distingue par son organisation. Des salariés en télétravail sont recrutés en Europe, en Israël et aux États-Unis et se réunissent tous les mois dans les bureaux parisiens. Pour expliquer cette décision, Eiso Kant évoque « l’incroyable terreau qu’est l’Europe pour trouver des chercheurs en apprentissage profond et des ingénieurs », dont beaucoup ont travaillé pour DeepMind, Google, Nvidia et Meta. Bon nombre d’entre eux n’ont pas envie d’aller aux États-Unis ou de travailler dans des bureaux secondaires en Europe.

Que ce soit Meta (ex-Facebook), Google ou encore IBM, plusieurs grandes entreprises du numérique ont implanté des laboratoires de recherche sur l’IA en France. Le crédit d’impôt recherche (CIR) a sans doute participé à cet essor, en réduisant l’impôt dû par les entreprises, en déduisant une partie des dépenses engagées pour développer des activités de R&D. Couplé à la présence de talents sortant des écoles et universités françaises, le contexte est favorable à ces implantations.

Récemment, ce sont Xavier Niel et Rodolphe Saadé, respectivement patrons d’Iliad et de la CMA-CGM, qui ont lancé Kyutai, leur propre laboratoire de recherche dédié à l’IA. De quoi multiplier les perspectives d’avenir pour les talents de l’IA basés en France.

Usine Nouvelle