MALI – Crise Humanitaire : Le Blocus Jihadiste de Léré (Mali) Provoque un Afflux Massif de Réfugiés en Mauritanie

Nouakchott, Mauritanie — Une nouvelle crise humanitaire se dessine à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, directement imputable aux actions des groupes armés. La ville de Léré, située dans la région de Tombouctou, est soumise depuis la fin du mois d’octobre à un blocus jihadiste total, forçant des milliers d’habitants à fuir leur foyer pour chercher refuge dans le pays voisin.

La Ville de Léré Prise au Piège

Le blocus est imposé par les combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), une coalition liée à l’organisation Al-Qaïda. Ces groupes armés ont totalement coupé les voies d’accès à Léré, empêchant toute entrée de ravitaillement, de médicaments ou d’aide humanitaire, ainsi que toute sortie des civils. Cette tactique vise à asphyxier la ville et les positions militaires qui s’y trouvent.

Face à cette menace directe et à la pénurie grandissante, de nombreux habitants n’ont eu d’autre choix que d’emprunter des chemins dangereux à travers le désert pour échapper à l’étau jihadiste.

Un Afflux Massif de Réfugiés

La Mauritanie, pays frontalier, est devenue la principale terre d’accueil pour ces populations déplacées. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a confirmé l’ampleur de l’exode, comptabilisant un afflux massif de plus de 2 500 personnes qui ont traversé la frontière ces dernières semaines.

Cet afflux rapide et important représente un défi humanitaire majeur pour la Mauritanie, qui accueille déjà des dizaines de milliers de réfugiés maliens fuyant l’instabilité chronique dans le Nord du Mali. Les agences humanitaires s’activent pour fournir une aide d’urgence (nourriture, eau, abris et soins de santé) aux nouveaux arrivants, souvent arrivés épuisés et démunis.

La Détérioration de la Sécurité au Mali

Cette situation à Léré est un nouvel indicateur de la détérioration sécuritaire alarmante dans le nord et le centre du Mali, où les groupes jihadistes intensifient leurs attaques et leurs blocus, notamment depuis le retrait progressif de la mission des Nations unies (MINUSMA). Les civils se retrouvent pris en otage dans un conflit complexe, forcés à l’exil par la violence et les privations.

La communauté internationale est appelée à réagir rapidement pour assister la Mauritanie dans la gestion de cette crise et à exercer une pression pour l’ouverture de couloirs humanitaires, afin d’éviter une catastrophe plus grande encore à Léré.

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