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Le paysage médiatique sénégalais est secoué par une série d’arrestations qui soulèvent des interrogations sur la liberté d’expression. Dans un contexte de vives controverses politiques, le journaliste Babacar Fall de RFM a été interpellé ce matin, suivi de l’embarquement temporaire de deux collègues, Cheikh Tidiane Diagne et Abdou Thiam, avant leur libération. Parallèlement, la directrice de 7TV, Maimouna Ndour Faye, reste en garde à vue à la gendarmerie de Ouakam depuis hier. Ces événements, liés à une interview controversée accordée par Madiambal Diagne depuis la France, ont provoqué une mobilisation rapide de personnalités politiques et de la société civile, tandis que le signal de TFM est signalé comme inaccessible sur la TNT.
Une irruption policière à RFM : Le récit des faits
L’incident à la Radio Future Médias (RFM) s’est déroulé aux premières heures de la matinée du 29 octobre. Selon un témoignage détaillé de Cheikh Tidiane Diagne, collaborateur de la station, “Je suis arrivé à mon lieu de travail et j’ai constaté des véhicules de la police. En montant vers les studios, les agents cherchaient à ouvrir la porte. Avec l’intervention d’El Hadji Assane Gueye, Directeur de RFM, Babacar a ouvert la porte. Par la suite, les agents de la police lui ont signifié sa convocation. Babacar Fall, qui était présent dans le bureau, a été menotté et conduit à la police pour la suite.” Abdou Thiam, qui a filmé la scène, a également été brièvement détenu avec Diagne, mais tous deux ont été relâchés, selon des sources proches de la rédaction de la RFM.
Ces arrestations font suite à une interview diffusée ce matin sur RFM Matin, où Madiambal Diagne, exilé en France, a tenu des propos jugés sensibles sur des affaires judiciaires en cours. Les autorités n’ont pas encore communiqué officiellement sur les motifs précis de l’interpellation de Babacar Fall, mais des observateurs évoquent des soupçons de “diffamation” ou “incitation à la haine”, des chefs d’accusation courants dans les affaires médiatiques sénégalaises.
L’affaire Maimouna Ndour Faye : Une garde à vue prolongée
L’arrestation de Maimouna Ndour Faye, survenue la veille à 7TV, semble connectée au même dossier. La directrice de la chaîne privée a été interpellée par des gendarmes de la brigade de Ouakam sans mandat apparent, selon un communiqué de 7TV. Placée en garde à vue pour deux chefs d’accusation non précisés, potentiellement liés à la diffusion de contenus jugés “subversifs” –, elle reste détenue ce mercredi après-midi. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent une intervention musclée, avec une surveillance accrue autour des locaux de la chaîne.
El Hadji Assane Gueye, directeur de RFM, s’est exprimé au micro de TFM peu après l’événement : “C’est une atteinte grave à la liberté de la presse. Nous ne ferons pas de commentaire hâtif, mais nous exigeons la transparence des autorités.” Son intervention met en lumière les liens entre les deux affaires, toutes deux potentiellement liées à la couverture de l’interview de Madiambal Diagne.
Réactions : Un tollé de la société civile et politique
Les arrestations ont rapidement suscité une vague de réactions sur l’émission spéciale sur la TFM. Babacar BA (Forum du Justiciable), Mamoudou Ibra Kane Président du CEDEPS, Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal, a dénoncé sur TFM une “dérive autoritaire” qui “menace les fondements démocratiques du pays”, appelant à une libération immédiate des détenus. Le député Abdou Mbow, figure de l’opposition, a relayé sur les ondes de TFM : “Ces interpellations sans fondement clair rappellent les heures sombres de la presse sénégalaise. Nous exigeons une enquête indépendante.” La journaliste Lissa Faye, également invitée sur TFM, a qualifié l’incident de “signal d’alarme pour tous les médias”, soulignant l’inaccessibilité du signal de TFM sur le bouquet TNT depuis ce matin un dysfonctionnement technique ou une mesure de censure ? TFM n’a pas commenté pour l’instant.
Ces événements s’inscrivent dans un climat déjà tendu pour la presse sénégalaise en 2025. Depuis le début de l’année, plusieurs affaires ont opposé médias et autorités : Selon un rapport d’Amnesty International publié le 15 octobre, le Sénégal a enregistré une hausse de 25 % des cas de harcèlement judiciaire contre les journalistes, souvent liés à des couvertures politiques sensibles. L’interview de Madiambal Diagne, ravive les débats sur la réforme du code pénal, qui criminalise les “offenses à l’autorité”.
D’un autre côté, les autorités soulignent régulièrement que ces mesures visent à “protéger l’ordre public” face à des “intoxications médiatiques”, comme l’a déclaré le porte-parole du gouvernement lors d’une conférence de presse le 20 octobre.
Alors que Babacar Fall reste en garde à vue et que Maimouna Ndour Faye attend son audition, l’opinion publique retient son souffle. Les libérations de Diagne et Thiam offrent un mince espoir de désescalade, mais l’inaccessibilité de TFM sur TNT alimente les spéculations. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) pourrait être saisi dans les heures à venir pour trancher sur d’éventuelles sanctions.
Ce dossier illustre les défis persistants d’un équilibre entre sécurité nationale et liberté d’expression au Sénégal. Les autorités et les acteurs médiatiques sont appelés à dialoguer pour éviter une polarisation accrue. Affaire à suivre.
Urban Media Group
Écrit par: Admin
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